Instituée par Coco Hotahota le 22 février 1962, Temaeva est la troupe de danse la plus ancienne et la plus titrée dans le monde du ‘Ori tahiti. Artiste dans l’âme, homme de culture, visionnaire dans sa jeunesse, puis conservateur à la fin de sa vie, Coco Hotahota prônait un retour aux fondements mêmes de la danse tahitienne, de ses rites, de ses pratiques et de ses valeurs. Son objectif était de permettre à la jeunesse polynésienne de s’emparer de leur culture et être les porteurs de ce patrimoine unique avant d’introduire une vision contemporaine. Aujourd’hui, la troupe Temaeva vole de ses propres ailes en se renouvelant et en interprétant le thème de l’écho venant de la vallée. La cheffe de groupe Cathy Puchon et son équipe assurent la relève avec brio. Tout en marchant dans les traces de Coco Hotahota, la troupe a su apporter de la nouveauté, de la sensualité, de l’émotion et de l’effervescence dans les chorégraphies et les costumes. Ce spectacle fut notamment l’occasion pour la troupe et le public, venu nombreux, de rendre hommage à Coco Hotahota. Souvenons-nous des mots de Coco Hotahota : “Soyez en paix, soyez en paix, soyez en paix !”. Viri Taimana, directeur du Centre des Métiers d’Art, mais aussi artiste, ‘orero, acteur, défenseur de la culture polynésienne et auteur du thème “l’écho venant de la vallée”, témoigne : “Comme l’expliquent nos traditions orales, l’écho venant de la vallée transporte des voix, des bruits, des chants, et plein de choses parfois mystiques. En écrivant ce spectacle, je me suis dit qu’il était temps de revenir vers la vallée, la faune, la flore et la nature. Ces éléments constitutifs du patrimoine polynésien sont là pour rappeler à nos citadins, hackers, likeurs, que la nature est bien présente. Regardez-la ! Ce n’est pas du virtuel, Apprenez votre langue à travers tout ça ! Il faut que nous soyons prudent dans cet univers et nous devons préserver ce patrimoine. Notre culture polynésienne est imbriquée et en osmose avec la nature. L’écho de la vallée, c’est aussi le moyen de parler du cycle de la vie, du patrimoine polynésien, du Matari’i i nia, du Matari’i i raro les périodes d’abondance et de disette de la terre. Tout est lié ! Il y a un ordre naturel dans lequel nous sommes tous régis, et nous devons le suivre et prendre plaisir à pratiquer nos langues et notre culture, issues de nos anciens et de nos familles”.